_ Exposition
_ Du 12 au 22 mars 2024
_ Vernissage mercredi 13 mars à 18h
_ Galerie de l’EESAB-site de Lorient
_ Entrée libre et gratuite, ouvert à tout·tes, du lundi au vendredi de 9h à 19h.
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Jean-François Robic vit et travaille en Bretagne, près de la mer. Il a enseigné les arts plastiques à l’Université de Picardie-Jules Verne et à l’Université de Strasbourg. Au long des années, les médiums et dispositifs utilisés ont été le mail-art, le copy-art, le livre d’artiste, l’assemblage, l’installation, la performance, la vidéo, le dessin… Depuis quelques années, son travail se développe sur une double pratique, le dessin et la vidéo. Il publie en 2012 Blowup une seconde vue, essai sur la complexité filmique (L’Harmattan 2012), une analyse approfondie du film Michelangelo Antonioni sorti en 1966.
« Ces dessins sont nés d’abord de la nécessité de produire des illustrations, plutôt un « texte visuel », pour un livre d’analyse et de découverte du film Blowup de Michelangelo Antonioni. Le projet de ce livre était d’avancer dans le film par le biais de photogrammes, tout en décryptant progressivement les images et les sons, la scénographie, le montage et le récit de façon la plus précise et aussi la plus ouverte. Les détenteurs des droits du film en ont jugé autrement. Afin de détourner cette forme de censure, j’ai opté pour la solution des dessins. Au risque de réduire la visibilité de l’aspect visuel du film, ce qui, pour ce film-là, est un comble ! »
Les dessins produits sont souvent grossièrement fidèles aux images de départ. Il fallait se démarquer des images d’Antonioni. Ce ne sont pas ses images, même si ce sont des index des siennes, index qui, malheureusement, ne peuvent rendre compte de la richesse et de la beauté de Blowup. Ce sont les miens.
Leur utilitarisme et leur piètre qualité graphique n’en font surtout pas des œuvres graphiques et risquent fort de ressembler à ces croquis d’analyse d’images que l’on produit à satiété dans les cursus de formation au cinéma… J’ai fait mon possible pour qu’ils soient compréhensibles dans un rapport tendu mais simple avec les images de Blowup. Les amateurs d’Antonioni déploreront la pauvreté de nos dessins et préféreront le film, c’est l’évidence. Moi aussi.
La proposition d’exposer ces dessins m’a permis de jeter un regard différent sur ce travail utilitaire, à la fois pédagogique et esthétique. La gageure est également dans le fait qu’ils renversent le rapport habituel du dessin au film, constituant une sorte de storyboard à l’envers, pour un cinéaste qui, quoiqu’également peintre, ne dessinait jamais ses plans à l’avance.’’
Jean-François Robic