Jeudi 15 février, 17h30 – EESAB-site de Quimper
Cette conférence est proposée dans le cadre du séminaire Les intrigant·e·s : panorama de pratiques textiles historiques et contemporaines.
La trame appartient au vocabulaire textile et à celui de l’intrigue, du complot, du théâtre, de la criminologie, et du cinéma. Tisser, tramer et nouer ont longtemps été associés au travail du travail des femmes. Les objets textiles, quant à eux, sont équivoques, instables, ambigus, et multifacettes. Ils sont adaptables, pliables et transportables. Ils peuvent avoir une présence stratégique discrète, se placer au premier plan ou disparaître au second plan. Ils sont ambigus, instables, polymorphes et capables de camouflage. Les objets et les opérations textiles s’adaptent, évoluent, et prennent tout autant les traits des lieux hégémoniques du pouvoir qu’ils sont capables de s’y soustraire. L’art textile est un art d’intervention tout autant que d’exposition. Il pénètre les intérieurs domestiques, s’expose sur les corps, intègre les musées, galeries, et les halls des grandes entreprises et s’exhibe dans les rues.
Du travail d’Anne Bourse, restent en tête des lignes et lettres tourbillonantes, qu’on dirait sorties de cartoons burlesques ou de fresques psychédéliques, qui envahissent la surface de livres, vêtements et papiers en tous genres. Bien que sa pratique se décline en différents médiums, parmi lesquels la peinture, le dessin, ainsi que les productions textiles ou textuelles, elle est avant tout rythmée par le mouvement continu d’une écriture de soi.